<<La création est la plus haute puissance de vie (elle est amour). >>
Pierre Bertrand – Logique de l’excès
Projet d’exposition
Mon projet d’exposition consistait à transposer les agitations intérieures provoquées par l’automne (saison hautement chargée émotionnellement) par des abstractions. Je souhaitais ainsi donner corps à ce qui s’ébranle à l’intérieur de moi, pour un instant, oublier le corps physique, celui du premier regard, du premier degré. Comment poursuivre le mouvement du corps physique pour donner sens au corps intérieur, par une suite de lignes, de gestes, de mots et de masses de couleurs ?
Il n’y a rien d’abstrait à l’abstraction
En dépassant le carrousel d’émotions qui entrent, en même temps que nous, dans le processus de création, on accède enfin à autre chose. Nous approchons, en fait, de ce qui tente de s’exprimer dans un langage nouveau, celui de l’art. Il s’agit d’une forme de poésie qui nous donne des indices sur le vaste monde, le nôtre et celui dans lequel nous nous mouvons. C’est cette poésie qui nous lie au monde. Cet état de <<grâce>> qui s’offre certaines fois et qui nous pousse à tenter de la ressentir à nouveau, encore et encore. Cette sensation d’appartenir au monde, qui offre cette capacité de s’abandonner totalement, de se mettre au service du monde, de la création, d’un langage qui nous traverse, pour lequel on ne devient que le canal, le passage, le spectateur, au final. Oui, on est en mouvement, on respire, on s’essouffle, on se donne comme on se donne dans l’acte amoureux, avec tout notre corps, tout notre cœur. Mais rien de tout cela n’est réellement contrôlé. Nous redevenons ces enfants face à l’inconnu, à la possibilité de tout découvrir. Rien n’a encore été nommé, illustré, c’est à nous de le faire avec ce qui s’offre.
La poésie (celle de la vie) n’a pas à être comprise, elle doit faire ressentir et elle fait ressentir parce qu’elle a le pouvoir d’aller chercher, chez le regardeur ou le lecteur, ses souvenirs intimes. La poésie devient une lecture unique par celui qui s’arrête devant elle, qui s’offre à elle, qui se laisse prendre, guidé, par celui, une fois de plus, qui s’abandonne. L’objet d’art n’est pas l’art ou l’acte de créer. L’objet d’art, le tableau, une fois passé à travers l’artiste, ne lui appartient plus. L’œuvre, le tableau (ou le poème, le roman, la musique, le film, la chorégraphie) devient accessible à toutes et à tous.
Je souhaite voir les gens ressentir des émotions devant les tableaux réalisés, qu’ils soient émues ou dérangés, euphoriques ou encore attristés. Je veux qu’ils ressentent à nouveaux ces milles émotions que suscite l’automne, saison de transition et de mouvements ininterrompus.
Ces corps-lieux : fragments temporels et intemporelles du corps intérieur vers l’objet d’art
<<Par le corps invisible ou par l’esprit, l’homme touche aux confins du cosmos, fait des hypothèses sur son origine, jongle avec la naissance du temps, pose les questions qui touchent à l’infini (s’il ne peut les résoudre). Par le corps visible ou extensif, l’homme n’est qu’un point, un grain de sable sur la plage de ce même cosmos. L’esprit voyage dans le temps, intuitionne l’éternité alors que le corps extensif est rivé au présent qui passe. Mais ce présent est lui-même insaisissable, constamment dédoublé en passé et futur.>> Pierre Bertrand – Logique de l’excès
Pierre Bertrand – Logique de l’excès
Projet d’exposition
Mon projet d’exposition consistait à transposer les agitations intérieures provoquées par l’automne (saison hautement chargée émotionnellement) par des abstractions. Je souhaitais ainsi donner corps à ce qui s’ébranle à l’intérieur de moi, pour un instant, oublier le corps physique, celui du premier regard, du premier degré. Comment poursuivre le mouvement du corps physique pour donner sens au corps intérieur, par une suite de lignes, de gestes, de mots et de masses de couleurs ?
Il n’y a rien d’abstrait à l’abstraction
En dépassant le carrousel d’émotions qui entrent, en même temps que nous, dans le processus de création, on accède enfin à autre chose. Nous approchons, en fait, de ce qui tente de s’exprimer dans un langage nouveau, celui de l’art. Il s’agit d’une forme de poésie qui nous donne des indices sur le vaste monde, le nôtre et celui dans lequel nous nous mouvons. C’est cette poésie qui nous lie au monde. Cet état de <<grâce>> qui s’offre certaines fois et qui nous pousse à tenter de la ressentir à nouveau, encore et encore. Cette sensation d’appartenir au monde, qui offre cette capacité de s’abandonner totalement, de se mettre au service du monde, de la création, d’un langage qui nous traverse, pour lequel on ne devient que le canal, le passage, le spectateur, au final. Oui, on est en mouvement, on respire, on s’essouffle, on se donne comme on se donne dans l’acte amoureux, avec tout notre corps, tout notre cœur. Mais rien de tout cela n’est réellement contrôlé. Nous redevenons ces enfants face à l’inconnu, à la possibilité de tout découvrir. Rien n’a encore été nommé, illustré, c’est à nous de le faire avec ce qui s’offre.
La poésie (celle de la vie) n’a pas à être comprise, elle doit faire ressentir et elle fait ressentir parce qu’elle a le pouvoir d’aller chercher, chez le regardeur ou le lecteur, ses souvenirs intimes. La poésie devient une lecture unique par celui qui s’arrête devant elle, qui s’offre à elle, qui se laisse prendre, guidé, par celui, une fois de plus, qui s’abandonne. L’objet d’art n’est pas l’art ou l’acte de créer. L’objet d’art, le tableau, une fois passé à travers l’artiste, ne lui appartient plus. L’œuvre, le tableau (ou le poème, le roman, la musique, le film, la chorégraphie) devient accessible à toutes et à tous.
Je souhaite voir les gens ressentir des émotions devant les tableaux réalisés, qu’ils soient émues ou dérangés, euphoriques ou encore attristés. Je veux qu’ils ressentent à nouveaux ces milles émotions que suscite l’automne, saison de transition et de mouvements ininterrompus.
Ces corps-lieux : fragments temporels et intemporelles du corps intérieur vers l’objet d’art
<<Par le corps invisible ou par l’esprit, l’homme touche aux confins du cosmos, fait des hypothèses sur son origine, jongle avec la naissance du temps, pose les questions qui touchent à l’infini (s’il ne peut les résoudre). Par le corps visible ou extensif, l’homme n’est qu’un point, un grain de sable sur la plage de ce même cosmos. L’esprit voyage dans le temps, intuitionne l’éternité alors que le corps extensif est rivé au présent qui passe. Mais ce présent est lui-même insaisissable, constamment dédoublé en passé et futur.>> Pierre Bertrand – Logique de l’excès