Une baleine est allée faire un spectacle au vieux port de Montréal. On entend : << elle s’est perdue>>, <<l’eau douce est néfaste pour elle>>, <<elle risque la déshydratation>>, << les déplacements humains sont risqués pour elle>>. Mais est-ce que quelqu’un s’est fié à son intelligence à elle et à la véritable raison de sa présence en ces lieux mouvementés de la métropole ? Elle n’est pas là pour jouer l’animal de cirque ou pour être un sujet scientifique. Personne ne semble écouter ou chercher à écouter ce qu’elle tente de dire, de signaler ou ce qu’elle désigne.
Pour moi, la baleine est l’un des mammifères les plus intelligents qui soient encore vivants sur la planète. Elle n’a que faire de toutes ces déductions réductrices et littérales que nous émettons sans cesse pour mettre du jus à nos vies, remplir nos idées, faire du temps d’antenne ou sortir de l’ordinaire.
Si elle est là, c’est qu’elle doit être là. Et il faut savoir se laisser bouleverser et toucher, bousculer et déranger par sa présence, sans chercher un sens et sans penser, à tort, qu’il s’agit là, d’un malentendu auquel remédier !
Il est triste de constater à quel point nous acceptons horreurs par-dessus horreurs, mais lorsqu’il s’agit de prendre le pas sur ce qui est, nous nous refroidissons comme des glaces. Nous ne voulons pas de quelque chose sur lequel nous n’avons pas le pouvoir.
Sur Facebook, une artiste sensible et engagée à la cause animale a écrit un mot à propos du message que porte la baleine et d’un seul coup, toute cette folle construction des médias, ce pragmatisme robotique, m’a glissé du corps, comme une eau sale trop usée, sous laquelle je restais muette, pétrifiée et écrasée. Une eau que j’apprends à porter, parce qu’imposée dans une répétition qui rend engourdie, qui donne le vertige. Heureusement, je m’active chaque jour à nourrir ma pensée personnelle et à questionner tout ce qui est commandé, comme s’il s’agissait impérativement de la réalité ... parce qu’on le répète. Je renouvelle mes angles de vu !
Cette baleine livre un message. Lequel ? Elle n’est pas là que pour faire la belle devant vos écrans, pour la distraction aux nouvelles, elle n’est pas un fait divers ou une légèreté de passage qu’on doit oublier. Sa chorégraphie et sa présence disent quelque chose qu’elle porter et qu’elle partage. Peut-être réagit-elle à l’époque actuelle, reconnaissante de nous voir ralentir le mouvement autodestructeur de nos vies dans nos habitats communs ? Peut-être réagit-elle à cette soudaine chaleur pesante de mai ? N’est-elle pas, elle aussi, citoyenne du même monde que nous ?
Elle parle, la baleine, avec sa musique et ses grands gestes. Une langue différente, une peau différente, une forme différente. Mais est-elle moins mammifère que nous ? Sa réalité, son cœur, son souffle et sa présence n’ont pas moins d’importance ou de droit que ta réalité, ton cœur, ton souffle ou ta présence ! Je suis essoufflée d’entendre dire que la nature, sur
laquelle nous empiétons, dérange nos vies et nos territoires. Alors qu’il s’agit de nos vies et de nos territoires à tous !
(Je ne crache pas sur la science ici, je dis qu’il y a encore l’angle du cœur pour interpréter le monde !)
Ce n’est pas parce que nous donnons noms, histoires et fictions à nos vies et à nos territoires qu’ils nous appartiennent pour autant !
À partir du moment où tu t’ouvres à l’autre, laissant à tes pieds, couler ton égo, et tout ce que tu crois savoir et qui t’empêches de voir, tu recommences à ressentir et là, tu peux te permettre d’entamer un dialogue avec autrui d’égal à égal ! À force d’écoute, tu finis par entendre et à ressentir l’autre pour ce qu’il est et non pour ce que tu lui imposes ! Et l’autre aussi, apprend à te ressentir, dans ta globalité pour qui tu es !
Je suis curieuse d’entendre penser les enfants face à cette visite inattendue de la baleine. Peut-être parleraient-ils d’une grande fête. Car, après toutes ces semaines d’isolement, un si bel être vivant vient exprimer son bonheur et sa reconnaissance d’être libre, curieux et voyageur.
Lorsque nous cessons de tout considérer comme notre, l’espace alors se crée pour faire de la place à tout ce qui est.
Il est primordial de se déconditionner à certaines manières de percevoir, de penser et d’agir ! Renouvelons notre regard, ce regard exclusif et mort, cerné de narcissisme, d’égocentrisme et de ces fictions. Peut-être ont-elles fait leur temps !?
Comme une baleine s’offre, immense, vulnérable, belle et vertigineuse de grâce, sur un territoire où nous ne l’attendions pas, laisses-toi donc traverser d’émerveillement !
Pour moi, la baleine est l’un des mammifères les plus intelligents qui soient encore vivants sur la planète. Elle n’a que faire de toutes ces déductions réductrices et littérales que nous émettons sans cesse pour mettre du jus à nos vies, remplir nos idées, faire du temps d’antenne ou sortir de l’ordinaire.
Si elle est là, c’est qu’elle doit être là. Et il faut savoir se laisser bouleverser et toucher, bousculer et déranger par sa présence, sans chercher un sens et sans penser, à tort, qu’il s’agit là, d’un malentendu auquel remédier !
Il est triste de constater à quel point nous acceptons horreurs par-dessus horreurs, mais lorsqu’il s’agit de prendre le pas sur ce qui est, nous nous refroidissons comme des glaces. Nous ne voulons pas de quelque chose sur lequel nous n’avons pas le pouvoir.
Sur Facebook, une artiste sensible et engagée à la cause animale a écrit un mot à propos du message que porte la baleine et d’un seul coup, toute cette folle construction des médias, ce pragmatisme robotique, m’a glissé du corps, comme une eau sale trop usée, sous laquelle je restais muette, pétrifiée et écrasée. Une eau que j’apprends à porter, parce qu’imposée dans une répétition qui rend engourdie, qui donne le vertige. Heureusement, je m’active chaque jour à nourrir ma pensée personnelle et à questionner tout ce qui est commandé, comme s’il s’agissait impérativement de la réalité ... parce qu’on le répète. Je renouvelle mes angles de vu !
Cette baleine livre un message. Lequel ? Elle n’est pas là que pour faire la belle devant vos écrans, pour la distraction aux nouvelles, elle n’est pas un fait divers ou une légèreté de passage qu’on doit oublier. Sa chorégraphie et sa présence disent quelque chose qu’elle porter et qu’elle partage. Peut-être réagit-elle à l’époque actuelle, reconnaissante de nous voir ralentir le mouvement autodestructeur de nos vies dans nos habitats communs ? Peut-être réagit-elle à cette soudaine chaleur pesante de mai ? N’est-elle pas, elle aussi, citoyenne du même monde que nous ?
Elle parle, la baleine, avec sa musique et ses grands gestes. Une langue différente, une peau différente, une forme différente. Mais est-elle moins mammifère que nous ? Sa réalité, son cœur, son souffle et sa présence n’ont pas moins d’importance ou de droit que ta réalité, ton cœur, ton souffle ou ta présence ! Je suis essoufflée d’entendre dire que la nature, sur
laquelle nous empiétons, dérange nos vies et nos territoires. Alors qu’il s’agit de nos vies et de nos territoires à tous !
(Je ne crache pas sur la science ici, je dis qu’il y a encore l’angle du cœur pour interpréter le monde !)
Ce n’est pas parce que nous donnons noms, histoires et fictions à nos vies et à nos territoires qu’ils nous appartiennent pour autant !
À partir du moment où tu t’ouvres à l’autre, laissant à tes pieds, couler ton égo, et tout ce que tu crois savoir et qui t’empêches de voir, tu recommences à ressentir et là, tu peux te permettre d’entamer un dialogue avec autrui d’égal à égal ! À force d’écoute, tu finis par entendre et à ressentir l’autre pour ce qu’il est et non pour ce que tu lui imposes ! Et l’autre aussi, apprend à te ressentir, dans ta globalité pour qui tu es !
Je suis curieuse d’entendre penser les enfants face à cette visite inattendue de la baleine. Peut-être parleraient-ils d’une grande fête. Car, après toutes ces semaines d’isolement, un si bel être vivant vient exprimer son bonheur et sa reconnaissance d’être libre, curieux et voyageur.
Lorsque nous cessons de tout considérer comme notre, l’espace alors se crée pour faire de la place à tout ce qui est.
Il est primordial de se déconditionner à certaines manières de percevoir, de penser et d’agir ! Renouvelons notre regard, ce regard exclusif et mort, cerné de narcissisme, d’égocentrisme et de ces fictions. Peut-être ont-elles fait leur temps !?
Comme une baleine s’offre, immense, vulnérable, belle et vertigineuse de grâce, sur un territoire où nous ne l’attendions pas, laisses-toi donc traverser d’émerveillement !